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Approche
Tu deviens de plus en plus épais et foncé.
Tu acquiers du son, de la fatalité.
Beaucoup d’images dans l’âme attendent
La main de Dieu pour qu’elle descende -
Mais seule la tienne
Tendre - une colombe - vient.
***
Révélation céleste
Embrasse-moi afin d’entrevoir
Dans le bleu étreignant doucement
L’air et les maisons, les oiseaux.
A travers le temps on s’étreignait ainsi -
Il est temps de faire notre lit.
***
Soupir
Le vent brillant sur la peau hâlée -
Jusqu’aux os pénètre le courant, je veux pleurer.
Les étoiles sont des écailles flambantes -
Le reste de nous
Sur la peau hâlée de la nuit.
***
Eglises de minuit
Après tant de péchés inutiles
Sens-tu l’âme ressusciter sans honte?
Près des yeux, des clous de glace scintillent -
Des étoiles dans les temples invisibles.
***
Fuite
Toits des rêves -
Jamais si haut
On n’avait volé.
Toits des rêves -
En toits d’amour
On les a transformés.
***
Elle
Rends ton péché lourd, quotidien
A moi - buvard.
Encore une fois je m’agenouille
Afin d’entrevoir
Dans l’ouverture peureuse - une percée de tendresse.
Deçà sont mes bras des bras mortels -
Delà sont-ils crucifix.
***
La main longue
Tu déplies mon visage -
Le corne d’un escargot te touche.
Retrousse la couverture tombée.
Bienheureux sommes-nous
Qui nous réchauffons ensemble.
Regarde - La Main de l’Infini appelle
Avec la paume - et la retire après,
Avec un songe - pour l’effacer après...
***
Visite chez un ami
Je viens chez toi comme un café.
Mon âme, lourde de la pluie,
Dessine des traces passagères.
Je viens chez toi - une cigarette.
Pour un instant restons dans la fumée,
Des ballonnets rêveurs en haut du monde...
Mets la musique purifiante
Du temps où on était conçu.
Ainsi retournerai-je à minuit -
Ce qui ne sort pas de la tête - une mélodie.
***
La petite cour
Dans la petite cour
Les tilleuls s’éteignent,
Les fragments d’un paysage ancien se couchent dans les vitres.
La musique embrasse les murs, les étoiles tombent
Dans la petite cour.
Donne une caresse -
Après les frondes des enfants, après les bouteilles du clochard
Le chaton - borgne va suivre tes mains jusqu’à la fin.
Les tilleuls sentent, une étoile tombe.
***
Sans chez moi
Dans un verre j’ai mélangé de l’eau et du savon,
Puis j’ai commencé à rêver –
Un ballon gros et chaleureux comme une mère,
Un autre, fort et stable comme un père,
Un pour la consolation purifiante qu’on nomme ami,
Un multiforme comme l’amour.
Ils se sont rassemblés – une boule
Grande comme Dieu lui-même.
J’ai regardé le monde à travers -
Pour un instant j’ai presque vu
En train de se réaliser
L’illusion dans le coucher de soleil,
Le mouvement dans la périphérie de l’œil…
Mais mieux ainsi soit-il – in-fini,
Sorti de la main d’un artiste,
Avec le sentiment de quelque chose
Qui n’est pas totalement vécu
Et reste même après le corps –
Un rêve qui fait que l’âme se sent à l’aise -
D’embrasser -
Et sagement de passer.
***
Œuvre
Toute œuvre claire est un rêve difficile aujourd’hui.
Une belle magie tire les fils,
Mais dès qu’on traverse, elle part en fumée.
Nous vivons depuis longtemps - une seconde nous arrête.
Tu existes en effet,
Mais je ne peux pas t’embrasser.
***
Vagues
J’existe à un empan de toi,
Homme qui porte le prénom d’une fleur.
L’instant des regards est l’essence –
Beauté – musique – et lumière –
Boomerang céleste,
Souffle d’une île au cœur de l’Océan –
Où nous étions jadis -
Où nous serons un jour.